lundi 30 mai 2011

Scott-Heron: ça n'aurait pas dû finir comme ça...



En écoutant un remix du, malheureusement trop approprié New York Is Killing Me:

Extrait d'un article remarquable du New Yorker,

Scott-Heron calls himself a bluesologist. He is sixty-one, tall and scrawny, and he lives in Harlem, in a ground-floor apartment that he doesn’t often leave. It is long and narrow, and there’s a bedspread covering a sliding glass door to a patio, so no light enters, making the place seem like a monk’s cell or a cave. Once, when I thought he was away, I called to convey a message, and he answered and said, “I’m here. Where else would a caveman be but in his cave?”
[...] 
Sometimes when I spoke to people who used to know Scott-Heron, they told me that they preferred to remember him as he had been. They meant before he had begun avidly smoking crack, which is a withering drug. As a young man, he had a long, narrow, slightly curved face, which seemed framed by hair that bloomed above his forehead like a hedge. The expression in his eyes was baleful, aloof, and slightly suspicious. He was thin then, but now he seems strung together from wires and sinews—he looks like bones wearing clothes. He is bald on top, and his hair, which is like cotton candy, sticks out in several directions. His cheeks are sunken and deeply lined. Dismayed by his appearance, he doesn’t like to look in mirrors. He likes to sit on the floor, with his legs crossed and his propane torch within reach, his cigarettes and something to drink or eat beside him. Nearly his entire diet consists of fruit and juice. Crack makes a user anxious and uncomfortable and, trying to relieve the tension, Scott-Heron would sometimes lean to one side or reach one hand across himself to grab his opposite ankle, then perhaps lean an elbow on one knee, then maybe press the soles of his feet together, so that he looked like a swami






Ray LaMontage au St-Denis: No-Frills Ray! [AJOUTS]

http://teezayyy.deviantart.com/art/Ray-Lamontagne-42438441

Intéressante soirée au St-Denis hier, avec le plus stylé et lumineux des folk-singers modernes, Raymond LaMontagne, troubadour du New Hampshire ayant grandi au Maine, tout près d'ici.

Dans le quatuor des barbus aux voix de cendres qu'il forme (bien involontairement) avec Bonnie "Prince" Billie, Bon Iver et Samuel Beam (Iron & Wine), Ray LaMontagne est mon préféré.  Je n'ai qu'un album de l'homme, Till The Sun Turns Black, mais je connais peu de disques plus envoûtants, plus majestueux dans leur poignante musicalité: compos aériennes, arrangements luxuriants, et cette voix qui comprend plus d'harmoniques qu'un choeur bulgare... il y a dans son art une luminosité d'aurore, et une musicalité dénuée de toute gimmick, de tout artifice: c'est profondément émouvant. Un peu comme si Nick Drake avait survécu à son spleen et avait trouvé la sérénité... et une inspiration folk américaine.



L'histoire de l'homme est tout aussi intéressante que son art: se détournant de la musique à cause d'un père musicien violent qui a éventuellement abandonné sa famille, le jeune Ray se réfugie dans la forêt pour lire de la littérature fantastique. Employé d'une manufacture de chaussures, il se réveille un matin au son d'une pièce de Stephen Stills, ce magnifique guitariste et folk-singer, et comprend instantanément que sa vie a changé. Il se réconcilie avec son ADN musical et se met au travail.

Et nous voici, quelques années plus tard, à avoir rempli le Saint-Denis (sold-out!) pour cet artiste effacé, absent des ondes radios, et pourtant récipiendaire d'un Grammy, doté d'une voix unique et d'une vision artistique tout aussi unique. Dont l'art est si précieux qu'il a trouvé son chemin, simplement, "old style", à force de tournées et de disques; le lit d'un ruisseau s'est creusé et est devenu rivière.

Et donc, nous étions nombreux à l'attendre impatiemment, et il a fallu effectivement s'armer de patience; ce n'est pas un, mais deux "premières parties" qui ont précédé le folk-singer.


Au lever de rideau, une dynamique jeune Mexicaine de 25 ans, ex-actrice de telenovela , Ximena Sariñana, seule avec son clavier, son ordi et un batteur décidé à lui donner tout le support nécessaire. Difficile de ne pas la trouver sympa: elle a fait taper du pied ceux qui ont bien voulu l'écouter: beat vitaminé, des arrangements futés aux claviers, et une voix puissante et expressive qui rappelle vaguement une Sinéad O'Connor qui broirait de l'Ecstasy plutôt que du Pain Noir. Sans trop se laisser démonter par un public en plein transit, elle nous a donné cinq ou six chansons bien envoyés, avec en finale, seule au piano, une "torch song" assez émouvante, façon Fiona Apple. Je l'aime bien, allez, je vous invite à écouter son clip. Elle a failli gagner un Latin Grammy l'an dernier, et je me dis que peut-être en entendrons-nous beaucoup parler dans le futur. Et pourquoi pas? Une Björk sud-américaine ne ferait pas de tort au paysage musical, non?


En seconde partie, il faut honnêtement le dire, la très dynamique chanteuse de Seattle Brandi Carlile a fait tout un tabac. Allait-elle refaire à Ray le coup qu'avait fait Melissa Etheridge à Bruce Hornsby il y a plusieurs années dans ce même théâtre, en lui volant son public? Peut-être pas, mais miss Carlile a une voix magnifiquement texturée, des musiciens complices, un solide sens de la scène et un folk-country-rock bien foutu. Sentant le public réceptif et le flattant dans le sens du poil (You're such great listeners!), elle s'est lancée dès la troisième pièce dans un numéro complètement "unplugged" qui lui a valu une ovation. Variant bien le rythme et les ambiances, très à l'aise, on a cru un moment qu'elle allait s'incruster (deux rappels!) et s'est arrangée pour qu'on se rappelle d'elle.  Rien de foudroyant ou d'indispensable, mais du solide, du pro, du senti. Avis aux ambitieux: la jeune femme n'est pas signée! Bizarre quand même. On peut dire qu'en fait de premières parties, Ray a du goût!




Mais on était là pour Ray...

Et passé 22 heures, Ray nous a finalement gratifiés de sa présence. Une présence toute différente de miss Carlile: se plaçant en périphérie du demi-cercle de musiciens, le corps tourné non pas vers la salle mais vers son "band", Mr LaMontagne n'a rien d'une bête de scène ou de l'entertainer, et tout de l'artiste qui s'appuie d'abord et avant tout sur la musique.  Sa voix évidemment splendide, sa présence musicale, la solidité évidente de ce groupe, les Pariah Dogs, voilà tout ce qu'il fallait pour remplir le St-Denis de bonnes et généreuses "vibes". À un fan qui voulait entamer la conversation, il avoue placidement: Talking is not really my style... Sobriété voulue (et d'ailleurs, pas un mot de français), mais interprétation sentie. 

Ray a quand même raconté une expérience d'enregistrement récente, dans une immense grange sans électricité ni eau, mais grandiose et lumineuse qu'il aurait donc acquéri, où il a enregistré deux nouvelles pièces qu'il nous a joués. Et l'écoutant raconter, avec un plaisir évident, ce moment passé à faire de la musique avec son "band", on imagine très bien son quotidien. On le voit très bien, entrer dans le grand espace vide de la grange, se tourner vers son band, taper le rythme au talon et remplir la salle d'accords de guitare et de sa voix lumineuse... Et on comprend que, public ou pas, la musique permet à Ray LaMontagne d'entrer dans un espace sacré, dans une dimension intérieure qui rendent son art unique, et son country-folk incroyablement stylé.

(D'ailleurs, on peut croire sans peine que le prochain Ray est déjà sur le liste d'achats de chaque spectateur au spectacle, tant la première des deux nouvelles pièces interprétée était superlativement émouvante).

Un mot rapide sur le groupe, les Pariah Dogs: un guitariste, une bassiste, un batteur, un joueur de lap-steel coiffé d'un couvre-chef à la Stevie Ray Vaughn. Solidité à tous les niveaux (bien que la sono ait transformé la basse en one-note bass), batterie à la fois fluide et solide, et une lap-steel exactement à mi-chemin entre la terre et le ciel, pas si loin des ambiances cinématographiques de Daniel Lanois, avec sans doute une assise country plus affirmée. Un groupe aussi à l'aise dans le folk céleste que dans un rock plus carré ou dans un blues-rock bien gras (dans lequel l'ami Ray nous a fait entendre de l'harmonica juste assez sale).  Avec un groupe aussi solide et soudé, Ray LaMontagne peut aller à la guerre.

Alors, voilà. Moins de 90 minutes plus tard, c'était fini. J'ai vu Ray LaMontagne, et je vous dirais qu'il ne vous donnera guère sur scène plus que sur ses disques. Mais quand notre musique atteint ce niveau de qualité, ce n’est peut-être pas nécessaire.

No-Frills Ray est son surnom, dorénavant.

Voilà à quoi ça ressemble...




Allez, parce que je vous aime bien, un lien vers un blogue très intéressant où vous pourrez entendre un duo entre Ray et une jeune artiste du nom de Rachael Yamagata. Avouez que c'est joli. Je parle de la musique, bien évidemment. Da...

http://luxilluminates.com/wp-content/uploads/2009/11/Rachael+Yamagata.jpg

vendredi 27 mai 2011

RIP Gil Scott-Heron

La voix hantée de Gil Scott-Heron résonnera doréanavant dans un autre univers.
RIP.

mardi 24 mai 2011

Kate Bush REDUX - fascinant...

Drôle de manière de lancer son propre label... Mais évidemment, de la magnifique Kate Bush, on en peut attendre que du singulier!



Director's Cut, c'est une artiste qui décide de revisiter une partie ingrate de son répertoire et d'en tirer la sève musicale. Pour une artiste au parcours aussi relevé que Kate Bush, il est facile de trouver à quel moment se situe l'unique faux-pas de sa magnifique carrière: le très inégal Red Shoes, album de rupture au demeurant assez déchirant, et qui allait être suivi d'un silence assourdissant de... 12 ans! Non seulement un album où, pour une rare fois chez elle le médiocre côtoie le sublime, mais aussi un des albums les plus désagréables au niveau sonore que j'ai eu l'occasion d'entendre. Digital, strident et dénué de toute chaleur.



Après le parcours absolument inégalable de Kate Bush dans les années '80, la chute qualitative fut si brutale que toutes sortes de rumeurs ont circulé, certaines pas très jolies: personnage romantique par excellence, la rupture amoureuse aurait plongé Kate Bush dans la folie: You're The One, qui clôt The Red Shoes de manière dramatique, serait le testament amoureux d'une passionnée condamnée à s'arracher les ongles dans une cellule capitonnée!

Eh bien non. Kate Bush a pansé ses plaies, a eu un enfant, a rencontré un guitariste et a probablement eu le retour en grâce artistique le plus réussi qu'on pouvait espérer avec le magnifique double Aerial, en 2005, un album d'une grande beauté sonore et émotive.

Et alors qu'on annonce déjà (!) que la composition du prochain album est pratiquement achevé, voilà que sort cet étrange Director's Cut.


Revisiter son propre répertoire n’est rien de très nouveau. Les résultats sont parfois catastrophiques (vous vous rappelez les versions sur CD des vieux hits de Robert Charlebois, enregistrés pour résoudre un vieux problème de droits d'auteur?), parfois intéressants (Joni Mitchell et son somptueux "Travelogue"). Mais "corriger" un album passé sous le radar? Voilà qui est déjà plus intéressant.



Director's Cut reprend donc sept pièces de Red Shoes (1993), mais aussi quatre pièces de The Sensual World (1989), l'album précédent de Kate Bush, album riche et audacieux, dont les arrangements très chargés avaient dérouté plusieurs des amateurs de Hounds Of Love (1985) (considéré par plusieurs comme le pinacle artistique de sa carrière). Toutes les voix ont été ré-enregistrées (à part les voix bulgares). Disparus, les batteries synthétiques typiques des années '80, remplacées par de nouvelles pistes rythmiques "analogues". Parfois, la relecture va beaucoup plus loin. Mais commençons par le début.

Le point de départ c'est la relecture de la pièce-titre de The Sensual World. Rebaptisée "Flower of the Mountain", la pièce a permis à Kate Bush de réaliser un fantasme: celle d'apposer à sa musique les mots de James Joyce, permission qui lui avait été refusée à l'époque pour lui être accordée récemment par les héritiers. Parions que ce fut même le point de départ de l'aventure. Et, avouons-le, la chose démarre plutôt mal.

Car la voix de Kate Bush a changé; et pour parvenir à réenregistrer les pistes vocales, elle a dû chanter dans une clé différente. La voix aérienne se pose sur les magnifiques arrangements quelques tons plus bas; probablement pour permettre à la voix de ne pas disparaître dans l'opulence des arrangements d'époque, on a dépouillé ceux-ci et considérablement augmenté la présence de la voix au mixage. Résultat: une voix qui semble presque étrangère à la pièce, et dont la sensualité semble évacuée. Mixage raté, impact presque nul. Misère... L'aventure tournera-t-elle au désastre?

Que non... Car dès The Song Of Solomon, une des très belles pièces de Red Shoes, on perçoit un peu mieux où l'aventure nous mènera. Kate Bush n'a pas caché avoir commis une erreur lorsqu'elle a transformé son studio à la fin des années '80 et passé de l'analogue au numérique, une méthode d'enregistrement qu'elle maîtrisait fort mal. The Sensual World en souffrait; pour Red Shoes, ce fut encore bien pire. Director's Cut vient corriger en partie l'erreur historique. Le son et la voix, autrefois stridents, ont repris des couleurs, de la rondeur, de la chaleur, de la physicalité. La pièce suivante, l'ésotérique Lily, le démontre encore bien plus clairement: inécoutable par sa stridence aiguë sur The Red Shoes, la pièce gagne une rythmique bien pesante, une nouvelle partie de guitare et une interprétation passionnée plutôt qu'hystérique. Soudainement, la plongée psychanalytique et mystique de la jeune femme qui perd pied ("Lily, Oh Lily I don't feel safe, I feel that life has blown a great big hole through me") nous prend au ventre plutôt que nous prendre la tête. Émotion.

Et ça continue de mieux en mieux. Deeper Understanding, de Sensual World, est débarrassée de ses batteries synthétiques au profit de véritables peaux. L'interprétation de la voix de 1989 est inégalable (et inégalée), mais Kate Bush, en exploratrice passionnée du son, nous réserve une surprise: rappelant Sufjan Stevens et Bon Iver sur leurs récents albums, elle utilise l'autotune de magnifique façon pour créer une nouvelle partition vocale qui  vous surprendra. Vous comprendrez que l'autotune n'est vraiment pas utilisé ici dans son but habituel. Un coda basse, voix, harmonica et synthé clôt la pièce de très belle manière.

Le reste est à l'avenant: des versions neuves, surprenantes, nous montrant que ces titres du passé avaient un potentiel plus grand que ce qu'on aurait imaginé.

Certains fanatiques ont frémi en voyant This Woman's Work dans les titres. On parle ici d'une pièce que les amateurs tiennent pour sacré, peut-être la plus belle interprétation de Kate Bush dans sa carrière, qui n'en manque pourtant pas. Ici, la refonte est poussée très loin: synthé délicat rappelant un Fender Rhodes, choeurs angéliques noyés dans un écho glacé. Désolé pour les puristes mais cette version est une des plus belles réussites de Director's Cut; un voyage sonore inattendu, et sans doute la plus belle interprétation vocale de l'album. Comme si Kate Bush avait fait un overdose de Tomita avant d'entrer en studio. Beautiful... J'achète, j'adore, j'adhère.

Kate Bush n'est évidemment plus l'ingénue qui a fait une entrée fracassante dans la musique pop à 19 ans à la fin des années '70; elle n'est plus cette artiste "cutting edge" qui faisait jeu égal dans l'audace avec Peter Gabriel dans les années '80 et dont chaque album était un évènement artistique; elle est entrée dans une sorte de maturité tranquille, sereine. Ainsi, le "pacing" de Director's Cut rappelle Aerial: éloge d'une certaine lenteur, d'une délicatesse d'émotion et d'un travail sonore d’orfèvre. On est loin de la frénésie contemporaine, du bombardement sonore, du patchwork d'influences.

Grande réussite? Non, peut-être pas. Mais refonte fort intéressante qui vient remettre en lumière quelques titres mal aimés d'un répertoire presque sans taches.

À noter qu'une version Deluxe de Director's Cut comprend aussi l'album The Sensual World (un "must" à mon avis) ainsi qu'un remastering (drôlement nécessaire) de "The Red Shoes", dont j'ai pu entendre (et apprécié) un très court clip sonore. Peut-être après tout cet album mérite-t-il aussi une ré-audition dans ses arrangements originaux.

En attendant donc le prochain album, un prologue surprenant...

vendredi 20 mai 2011

MIX TAPE 65: 80s - White Punks On Dope Vol. 1

Mix Tape 65 - White Punks On Dope Vol. 1


Je n'aurais pas cru si difficile de faire un mix-tape des années '80, années honnies des puristes du classic-rock pour avoir amené plusieurs calamités dans le monde du rock. Je veux dire: faire un mix-tape raisonnablement court. Je croyais détester les années '80.
C'est la décennie où les consoles digitales et le CD ont détruit le son analogue . La décennie où, emportés par la pompe de plus en plus insupportable de leurs propositions et leurs egos boursouflés, les grands groupes de rock progressif et de hard-rock ont sombré dans l'insignifiance et l'oubli. La décennie où même Dieu, nommé Bill Bruford sur son baptistère, a transité vers la batterie électronique.  Autre Dieu qui a failli sombrer: Bob Dylan, qui, n'eut été d'une rencontre brève et foudroyante avec le Franco-Canadien Daniel Lanois, aurait disparu de la carte. C'est aussi la décennie où des non-musiciens se vantent de faire des albums sans savoir jouer, munis de leurs synthés et de modes d'emploi japonais.
Et pourtant...
Quel incroyablement déferlement créatif.
Après avoir bastonné le rock avec hargne, le punk laisse dans son sillage une terre brûlée, ouverte à toutes les possibilités. La compétence technique, qui semblait une condition sine qua non au rock des années '70, disparaît dans un déferlement d'idées artistiques audacieuses. Le terreau est vierge, mais riche de cadavres musicaux qui seront récupérés dans un bordélique foisonnement. Tout est possible, les règles servent à se torcher.
Deux super-groupes se partagent les stades, The Police et U2. Mais pour le reste...
On ne peut pas résumer les années '80. L'idée de faire un mix-tape de l'époque sans Police, sans U2, sans Peter Gabriel, sans Kate Bush, sans Bryan Ferry, semble risible. Mais à 3h20, j'ai arrêté les frais! J'aurais pu continuer des heures et des heures.
J'aurai beau dire: les années '80 furent formidables.







#
Titre
Artiste
Album
Durée
1
Tv-Glotzer (White Punks On Dope)
Hagen, Nina
Nunsexmonkrock / Nina Hagen Band
5:31
2
Mothers Talk
Tears For Fears
Songs from The Big Chair
5:08
3
Caribou
Pixies
Come on Pilgrim
3:14
4
How Soon Is Now
Smiths, The
Hatful of Hollow [Rough Trade]
6:44
5
It's no Game (Part 1)
Bowie, David
Scary Monsters [Ryko]
4:16
6
Slow
My Bloody Valentine
You Made Me Realise [EP]
3:10
7
Kansas
Wolfgang Press
Bird Wood Cage
3:54
8
Born Under Punches (The Heat Goes On)
Talking Heads
Remain In Light
5:49
9
Hot Hot Hot!!!
Cure, The
Kiss Me Kiss Me Kiss Me
3:34
10
The Art of Parties (Single Version)
Japan
Tin Drum
6:47
11
Running Up That Hill (A Deal With God)
Bush, Kate
Hounds Of Love
5:02
12
Living In Another World
Talk Talk
The Colour Of Spring
6:58
13
This Is The Day
The The
Soul Mining
5:00
14
Need A Man Blues
Bronski Beat
The Age Of Consent
4:19
15
Vanishing Point
New Order
Technique
5:17
16
Nummern
Kraftwerk
Computerwelt
3:20
17
Oh Yeah
Yello
The New Mix In One Go (1980-1985)
3:04
18
Pump Up The Volume
M.A.R.R.S.
The Pitchfork 500
7:08
19
Fight The Power
Public Enemy
The Pitchfork 500
4:42
20
Moral
Numan, Gary
Dance
4:31
21
Disintegration
The Cure
Disintegration (Deluxe Edition) (Disc 1)
8:21
22
The Killing Moon
Echo And The Bunnymen
The Pitchfork 500
5:47
23
There Is a Light That Never Goes Out
Smiths, The
The Queen Is Dead [Rough Trade]
4:03
24
Sister Europe
Psychedelic Furs, The
All Of This And Nothing
5:41

lundi 9 mai 2011

Mix Tape 64: En Mineur Vol. 3



 Seq Titre Artiste Album
1 Oppenheimer Pook, Jocelyn O Vertigo - Deluge
2 Spider Monkey Gibbons, Beth;Rustin Man Out Of Season
3 Black McLachlan, Sarah Solace
4 Down is the New Up Radiohead In Rainbows (CD bonus)
5 touch me I'm going to scream, pt. 2 / Good Intentions My Morning Jacket Evil Urges
6 No One Just Is Miranda, Holly The Magician's Private Library
7 I'm New Here Scott-Heron, Gil I'm New Here
8 Un commencement de rage Minière, Jérôme La nuit... éclaire le jour qui suit
9 Le Chat du Café des Artistes Gainsbourg, Charlotte IRM
10 Things Behind The Sun Drake, Nick Pink Moon
11 John Wayne Gacy, Jr. Stevens, Sufjan Come On Feel The Illinoise!
12 They Won't Go When I Go Wonder, Stevie Fulfillingness' First Finale [Audio Fidelity HDCD] [20 bits]
13 Here Comes The Flood Fripp, Robert Exposure [First Edition]
14 Peaceful Valley Boulevard Young, Neil Le Noise
15 Drive By Duran Duran Thank You
16 New World Björk Selmasongs

dimanche 8 mai 2011

Brad Mehldau - sommets de virtosité pianistique


Parlant de Bill Evans récemment...

Il a été longtemps présenté comme l'héritier naturel de Bill Evans, particulièrement pour son travail au sein de son trio. Et sans doute pour le très émouvant album solo, Elegiac Cycle, qui a beaucoup fait pour sa popularité. On a aussi beaucoup parlé d'une parenté artistique avec Keith Jarrett, sans doute pour la fougue de son lyrisme. Mais aujourd'hui, nous ne pouvons plus parler ni de l'un ni de l'autre pour parler de son travail: Brad Mehldau est, dans sa jeune quarantaine, au sommet de son art, et le tout récent Live In Marciac en est, de nouveau, l’éclatante démonstration.

Deux CDs denses, mais surtout un DVD qui nous permettent une plongée visuelle sur l'incroyable virtuosité technique d'un pianiste qu'on a d'abord appris à aimer pour son lyrisme.

Live At Marciac - 2 CD + 1 DVD
Mehldau a beaucoup changé physiquement avec les années. Sa carcasse, que je me rappelais rachitique au temps de son travail avec Joshua Redman, comme en déséquilibre, s'est "plantée" pourrait-on dire. Il a épaissi et son jeu est devenu très physique. Ses improvisations se déroulent dans une architecture complexe et riche, sa main gauche construisant un monde contrapuntique qui ne fait pas que soutenir le mélodisme de la main droite: au contraire, les deux se livrent à un double-discours étourdissant: les idées se forment à toute vitesse, mais toujours au sein d'une assise solide qui ne nie jamais le thème qui leur a donné leur élan initial.

Au contraire d'un Keith Jarrett, qui démarre souvent d'une page complètement vierge et semble emporté par un mysticisme musical absolument magique, Mehldau évolue dans un monde architectural très solide.
Ce live est particulièrement intéressant, car Mehldau y revisite plusieurs des thèmes de son Elegiac Cycle, justement, sans aucune doute son disque le plus élégiaque (évidemment) et accessible; or, la relecture qu'il en fait est riche, complexe, puissante; le blueprint est devenu une architecture . Peu de ballades: une relecture de Secret Love (qui était à mon humble avis plus émouvante sur Progression, en trio) et un My Favorite Things, en rappel, très beau thème auquel il donne un traitement qui nous rappelle son Art Of The Trio 3, quand on découvrait encore ce jeune pianiste différent.

Elegiac Cycle (1999)


Keith Jarrett aime railler le goût de Mehldau pour son utilisation de thèmes rock, lui qui a choisi depuis longtemps de se cantonner aux stardards de jazz. Encore une fois sur ce disque, Mehldau fait la belle part à des classiques "modernes": Radiohead, bien sûr (Exit Music), son groupe de prédilection, Nick Drake (Things Behind The Sun), Nirvana (Lithium) et les Beatles (Martha My Dear) ainsi qu'une relecture de Lilac Wine, qu'a fait connaître tour à tour Nina Simone et Jeff Buckley. La sensibilité de Drake, ce poète folk existentialiste si fragile, se marie toujours aussi bien à la sienne, mais on sent chez Mehldau une énergie rythmique nouvelle. Things Behind The Sun ouvrait son Live In Tokyo avec lyrisme; mais cette fois, il a trouvé dans la plage harmonique du morceau une sauvagerie insoupçonné; le martèlement de la main gauche évoque un Glenn Gould au swing agressif; et pourtant, plus loin, c'est la main droite qui amène le même thème vers de dimensions presque liquides. Lorsque sans s'arrêter il transite de Drake à Cobain et son Lithium, il crée entre deux des grands suicidés du rock une parenté musicale qu'on n'aurait jamais soupçonné.

Remarquable? Oui, plus que jamais. Agréable? Peut-être moins que par le passé. Une maturité nouvelle est entrée dans son jeu. Son travail en solo est le témoignage d'un pianiste qui, loin de tabler sur son succès passé, repousse toujours plus loin les limites de son expressionnisme. Moins élégiaque, plus viril; comme si sa sensibilité s'était imprégnée d'angoisses métaphysiques plus graves. Plus Beethoven que Chopin. Plus Hammerklavier que Clair de lune.

Disque qui, je le soupçonne, sera inépuisable.

samedi 7 mai 2011

Genesis: les commentaires continuent...

Je n'ai jamais trouvé sur Blogger la manière d'indexer les commentaires de manière à ce qu'ils soient faciles à retrouver...
Mais bref les remix/remasterings du Genesis de la belle époque continuent de provoquer des commentaires... Genesis continue, plus de 35 ans après la sortie de leurs grands albums, à provoquer des réactions passionnées...

Allez-y voir...

vendredi 6 mai 2011

La Laurie de Bill Evans se souvient


With Bill, it wasn’t as though he was divided between two different personalities. He showed me that it was all one thing: creativity and destruction. You couldn’t separate out the beauty of his art and the ugliness of his addiction and physical state. They were one in the same, feeding off each other. [...] It’s like New York City. What has always attracted me about New York is the enormous amount of high culture set in a filthy grimy tension-producing place. But that’s what makes it special. The contrasts. The puzzle.
Entrevue avec la Canadienne qui aura inspiré à Bill Evans une de ses dernières compositions, Laurie. Laurie Verchomin fut l'amante de Bill Evans dans les 18 derniers mois de la vie du grand pianiste. Une lecture à la fois émouvante et très troublante sur l'extase artistique et la déchéance physique de l'immortel compositeur de Blue In GreenSur l'excellent site JazzWax.