mardi 19 janvier 2010

RIP Kate


Sadly our sweet Kate had to leave us last night. She departed in a haze of song and love surrounded by family and good friends. She is irreplaceable and we are broken-hearted. Til we meet again dear sister. 
Anna McGarrigle




When inevitably I read today in the papers that my mother lost her battle with cancer last night, I am filled with an immense desire to add that this battle, though lost, was tremendously fruitful during these last three and a half years of her life. She witnessed her daughter's marriage, the creation of my first opera, the birth of her first grandchild Arcangelo, and gave the greatest performance of her life to a packed crowd at the Royal Albert Hall in London. Not to mention traveling to some of the world's most incredible places with both my sister, her husband Brad, my boyfriend Jorn and myself. Yes, it was all too brief, but as I was saying to her sister Anna last night while sitting by her body after the struggle had ceased, there is never enough time and she, my amazing mother with whom everyone fell in love, went out there and bloody did it. I will miss you mother, my sweet and valiant explorer, lebwohl and adio. X
Rufus Wainwright

Dur début d'année pour la musique québécoise.
Après le départ combien prématuré de Llhasa, voici maintenant le duo des soeurs McGarrigle séparé.
Un bon moment pour "spinner" le magnifique The McGarrigle Hour, en attendant de re/découvrir les premiers albums du duo de Morin Heights.
RIP Kate
Nos sympathies au clan McGarrigle.


We are meat, we are spirit
We have blood and we have grace
We have will and we have muscle
A soul and a face
Why must we die?
 - Kate & Anna McGarrigle, Joel Zifkin

samedi 16 janvier 2010

King Crimson: autres remix en route!


Finalement, l'année 2009 aura été une excellente année pour les rééditions, et parmi les grandes réussites artistiques de l'année, nul doute que les remix de deux albums de King Crimson par Steve Wilson, en son surround et en stéréo haute résolution figurant en bonne place. D'entendre Lizard remixé à partir des bandes avant "bouncing" aura permis de dépoussiérer une oeuvre plutôt négligée dans la discographie des parrains du prog.

La bonne nouvelle, c'est que l'élan donné à la série semble se poursuivre et Steve Wilson et Robert Fripp sont déjà à pied d'oeuvre pour la suite des choses. Extrait du Robert Fripp's Diary, en date du 5 janvier 2010.


Our intended work this week is to mix / re-mix Poseidon in 5.1 & stereo, and re-mix Islands & Larks’ in stereo; both of the latter have already been mixed in 5.1. Poseidon has the disadvantage that we have not been able to find the original pre-bounce tracks. So, we can’t access the original individual mellotron parts. The main mellotron parts on Poseidon – the song is mixed together with acoustic guitar on a stereo pair; drums & bass are also on a stereo pair. Devil’s Triangle is missing lots of its constituent parts. Nevertheless, we have been able to significantly improve Peace, Pictures of a City,Cadence, Cat Food & Groon I…
Dommage pour Devil's Triangle, une variation déjanté des Planètes de Holst. Néanmoins, une excellente nouvelle pour les amateurs de rock contemporain...

Audio Fidelity: nouvelles



Il est maintenant acquis que le Parsley, Sage, Rosemary And Thyme de Simon & Garfunkel sera l'édition stéréo, Paul Simon manifestant une forte opposition à la sortie du mixage mono, qui restera donc un titre de bootleg recherché.

Et pour ceux qui attendaient (comme moi) le remastering du premier B-52's, qui fit tant pour popualriser le new-wave et ramener le fun dans la musique rock, ne retenez plus votre souffle. Les bandes maîtresses analogues étant introuvable, Audio Fidelity a renoncé à son projet de réédition. Cosmic Thing prendra sa place.

Chef d'oeuvre mineur: Wise After The Event de Anthony Phillips


On peut se demander commnent s'est senti Anthony Phillips pendant les années '70, alors que ses amis de Genesis passaient de l'anonymat au statut de fers de lance de la musique progressive britannique. Après tout, il avait largement contribué à forger l'identitié du groupe sur Tresspass. Son influence se fait encore nettement sentir sur Nursery Cryme même si Steve Hackett a déjà pris le relais. Il y a dans le son du Genesis d'alors une douceur pastorale, presque une aquarelle couchée sur 6-cordes, qui doit beaucoup à Phillips.

Mais enfin, il y a sûrement des tonnes de raisons pour ne pas entreprendre une carrière dans le cirque rock pour un individu raisonnable. Néanmoins, la parution en 1977 de l'album The Geese and the Ghost , fruit du travail de nombreuses années de Phillips, avec l'aide de Mike Rutherford, fut l'occasion de se rappeler que Genesis était tout un terreau de talents rares. La réception fut excellente; c'était comme un aperçu de la voie qu'aurait pu prendre Genesis avec un Peter Gabriel moins ambitieux et avec un guitariste moins expressionniste. Et c'est un  Anthony Phillips plein de confiance qui s'enferme dans un studio pendant un mois, en 1978, pour pondre un joli petit chef d'oeuvre, en mode mineur.


Cet album, Wise After The Event, il y a facilement 30 ans que je ne l'ai pas entendu. Parce qu'enfin, ce disque, il n'est plus qu'un petit astérisque dans l'encyclopédie du rock britannique, une note en bas de page du chapitre Genesis; ce n'est pas le disque que l'on sort lorsqu'on file "prog". Et pourtant, je me suis rendu compte que je n'avais rien oublié, 30 ans plus tard: rien oublié de ces mélodies sinueuses, pleines de la jolie complexité d'un orfèvre à l'ouvrage. Rien oublié du climat pastoral, terriblement vivant, de cet album qui, je ne sais pas pourquoi, peut-être pour son côté bricolé, bordélique, me rappelle le Ram de Paul et Linda McCartney. Et puis, il y a ce son si particulier, forgé par Phillips avec l'excellent producteur Rupert Hine (qui a le don d'aller chercher le meilleur des artistes: Howard Jones et son Human's Lib, le Private Dancer de Tina Turner, The Getaway de Chris De Burgh), spirales de guitares mixées serrés dans une sorte de vapeur métallique au milieu de laquelle émerge la voix de Anthony Phillips: une voix fragile, pas toujours très juste, toujours au moins doublée, sans grande texture, et pourtant, je ne sais par quel moyen, terriblement expressive, des centuples de fois plus expressives que la voix de Steve Hackett, pour donner un exemple.

C'est un petit voyage que je vous recommande, peut-être une fois l'an, lorsque la nature semble cruelle (comme cette semaine bon sang), et le rock pesant et sentencieux. C'est un disque qui respire l'optimisme, la naïveté, l'amour de la guitare et des mélodies un peu fouillées. Un disque très éloigné de Genesis, un disque qui ne ressemble à rien d'autre, même pas à The Geese and the Ghost. Un prog gentil, pas prétentieux pour deux sous.

[Côté son, rien pour écrire à sa mère: mixage presque mono, et l'édition double avec démos et mix alternatifs sent le EQ-dub à plein nez: presque pas de basse... si vous avez le vinyle, écoutez-le plutôt, il doit être meilleur]

lundi 11 janvier 2010

Roger Ebert, nil by mouth


C'est pour moi un authentique héros littéraire.

Oh je sais bien qu'un critique de cinéma n'est pas un vrai héros littéraire. Ce n'est même pas un vrai créateur.

Mais dans un monde de critiques chiants qui cherchent désespérément à se faire du capital intellectuel sur le dos des créateurs, Roger Ebert est un modèle de perspicacité, de lucidité, de générosité aussi.

Il en faut, de la générosité, après plus de 40 ans de visionnements professionnels, pour toujours garder son ouverture d'esprit, chercher à comprendre la démarche créatrice qui balbutie devant nos yeux, souvent de manière totalement anarchique, pour offrir à celui qui lit un éclairage nouveau sur un film qu'il eut été si facile de trasher, comme trop de critiques le font constamment, amoureux de leurs propres mots d'esprit.

Lorsque je sens qu'un film m'échappe, que la démarche de son auteur m'est hermétique, je me tourne toujours vers Roger Ebert.

Tout ça pour vois dire que le grand esprit de Ebert fait face à un obstacle incroyable, une adversité que je ne souhaite pas à mon pire ennemi. Des opérations multiples pour un cancer de la gorge ont laissé des séquelles épouvantables: il ne peut plus ni boire, ni manger, ni parler. Et il vient de refuser ce qui eut été une quatrième chirurgie réparatrice.

Croyez-vous ce diable d'homme allongé sur son lit d'hôpital, plein de rancoeur et de dégoût pour ce coup du sort, attendant la mort dans l'amertume? Que non...

Il nous fait partager sa condition dans une entrée de son  fameux blogue.  Que ceux qui se demandent à quoi servent les blogues fassent un détour par ce condensé de dignité humaine.

J'ai jamais lu un si bel hommage croisé à la nourriture et la mémoire.

http://blogs.suntimes.com/ebert/2010/01/nil_by_mouth.html

samedi 9 janvier 2010

To FLAC or not to FLAC

Avec la prolifération des serveurs musicaux ces jours-ci, et les myriades de configurations possibles, il devient de plus en plus intéressant d'obtenir l'opinion de gens ayant une acuité sonore et une expérience professionnelle du son avant de créer notre station. Surtout avec l'investissement considérable de temps requis pour le ripping, le tagging et la compression...

Pas de doute, le FLAC s'est imposé depuis quelques mois comme étant la solution de compression la plus prometteuse: application ouverte, gratuite, largement supportée, théoriquement sans aucune perte sonore. Mais est-ce que le FLAC est réellement transparent?

Citation de Barry Diament, un des ingénieurs au mastering les plus connus et respectés, et un collaborateur régulier et apprécié au forum SteveHoffman.tv.

In another thread, I mentioned recent listening tests to some FLAC files I made (using different applications and different settings). I listened with other ears I trust and in a blind comparison, it took only seconds to note the hardening and brightening of the sound that results when a so-called "lossless" compressed file, like a FLAC, is expanded in real-time.

The differences were relatively subtle but quite easily heard by all. With hard disks dropping in price every day, I see no reason to use any form of data compression. Besides, I want to hear things as good as I possibly can and for me, that means raw, uncompressed AIF (or WAV).

All that said, I did confirm that the FLAC can be expanded to AIF or WAV in an off-line process (i.e. NOT while listening) without any loss. But as I understand it, most folks who use FLAC listen directly to the FLAC (i.e. have the software expand it in real time, while they're listening). Under these circumstances, I don't like what happens to the sound.

This is consistent with my experience with other real-time processes, like sample rate conversion. I can take my favorite src algorithm and use it off-line to create transparent results. And I can use it in real time and hear the subtle hardening and brightening creep in.

So, for my own listening, it is always raw (uncompressed) AIF or WAV, played at its native sample rate.

(...) The tests used many different files, including recordings I made myself and the results were consistent, regardless of the recording, the software used or the settings.(...)

Again, not a night and day difference but an easily audible one, sufficient to deter me from using it for my own listening or from anything Soundkeeper does.



Just my perspective.

Best regards,
Barry
www.soundkeeperrecordings.com
www.barrydiamentaudio.com

mardi 5 janvier 2010

The Road au son de Lizard


C'est peut-être la mort prématurée de Lhasa de Sela, la Lhorona, notre Pleureuse, au tout premier jour de l'année, fauchée par une saloperie de maladie qui a le bras long et les doigts crochus;

C'est peut-être ce mélange d'érotisme, d'amour désespéré des femmes et de la mauvaise conscience masculine qui émanent du dernier opus du très particulier cinéaste espagnol Julio Medem, Chaotic Ana (et dans lequel une jeune femme, très belle, élevée par son père dans une caverne aux mystérieuses portes, porte en elle deux mille ans de femmes mortes tragiquement dans un monde machiste violent);

C'est peut-être la dissonance cauchemardesque de Cirkus qui ouvre l'excellent remix de Lizard, un autre cauchemar éveillé du très sombre Robert Fripp et de son véhicule privilégié, King Crimson (lequel enterrait de belle façon sa courte mais productive période prog symphonique en 1970), musique masculine âpre, violente et sombre (bravo à Steve Wilson pour un remix stéréo très réussi);

C'est sans aucun doute la vision post-apocalyptique de Corman McCarthy dont le The Road hante mes nuits ces jours-ci; un monde désert, stérile, sombre, plein de cendres, un monde dont la féminité a été aspirée dans une catastrophe dont nous ne savons que les effets.

En tout les cas, 'peut pas dormir... rude début d'année 2010...

dimanche 3 janvier 2010

Blue In Green... les joies du serveur musical...

Le serveur musical a probablement déjà tué le "mix tape", et bientôt on comptera probablement le lecteur CD parmi ses victimes... Mais difficile de nier le plaisir d'avoir toute sa collection (et même plus chez les moins scrupuleux!) accessible en tout temps, et de créer entre ses disques des ponts musicaux, des transitions, des alliances, des jeux de force, des progressions, des apothéoses, des épilogues. Malgré la destruction presque totale de l'art de la programmation musicale radiophonique par les forces virales du commerce, nous pouvons faire survivre encore le plaisir musical du mélomane, sous sa forme la plus libre... Et je me permet de vous faire partager mon "mix tape" virtuel de la soirée, en cette nuit froide du début d'une décade qui devrait apporter des bouleversements immenses dans le monde musical. Et dans chacune de nos vies, parce que dix ans, c'est une éternité!


1- D'emblée, une pièce qui vous ouvre l'âme ou qui est, comme le chante Dylan, like a corkscrew to my heart ... le Soul Lament de Kenny Burrell, sur son populaire Midnight Blue... juste une guitare, 160 secondes d'une mélopée de l'âme, fragiles arpèges, bleu pétrole dirait bashung..

2- Pour rester avec Burrell et sa sonorité magnifique, mais ajouter une autre voix qui dit le blues avec une force généreuse, un duo John Coltrane et Kenny Burrell de 1958, Why I Was Born... Un morceau surprenant de délicatesse, une conversation intime entre deux géants qui ne le sont pas encore, et une rare (sinon unique?) occasion d'entendre Coltrane accompagné seulement par une guitare.

3- On monte le tempo et la chaleur, et on avance de quelques mois... c'est le fameux groupe de Miles Davis, mais sans son charismatique leader, qui est réuni à Chicago pour des spectacles, et si la session est créditée à l'alto Julian Cannonball Adderley, pas de doute que Trane y a mis tout son coeur. Cannonball Adderley Quintet In Chicago comprend d'ailleurs deux compos de Coltrane, et j'écoute ma préférée, Grand Central, un titre parfait, assis entre hard-bop et blues, qui permet à Adderley et Trane d'échanger des solis caractéristiques. Wynton Kelly tient le piano, pour ceux qui se le demandent.

4- Cette fois, les méninges roulent à plein, je veux de l'énergie et je spinne pour la première fois l'incandescente performance live du fameux So What en Hollande en avril 1960... Miles, bien sûr, et Kelly, Chambers et Cobb à la rythmique, mais ce qui retient d'abord l'attention, c'est le solo déjanté de Coltrane, visiblement prêt à quitter le groupe et qui a déjà Giant Steps derrière la cravate, et la batterie propulsive de Cobb qui pousse le groupe de ses brusques ruades... Enregistrement mono de qualité quelconque, mais quelle performance! 17 minutes à haut niveau d'octane!

5- On revient peu à peu vers le but de l'exercice: Blue In Green, le titre-pivot sur l'historique Kind Of Blue, la compo de Bill Evans qui sépare l'oeuvre en deux et ferme la face A (pour ceux qui se rappellent leurs éditions vinyle) avant la splendeur de la face B. Mais d'abord, une interprétation éclatée, vibrante et passionnante, qu'on retrouve sur cet étrange OVNI faisant se rencontrer la fusion la plus rock et les instruments indiens, Miles In India... Guitares électriques (Mike Stern), trompette (Wallace Roney), piano bien sûr, sanragi et voix indiennes, et Jimmy Cobb, toujours vaillant, à la batterie... 13 minutes d'un voyage à travers des notes bien connues dans un enrobage complètement inédit...



6 - Maintenant, la version classique, archi-connue, avec en prélude des fragments de studios (prises 1 et 2) ajoutés sur l'édition 50e anniversaire de Kind of Blue... la fameuse intro de Bill Evans, exactement la même que celle utilisée par le pianiste en ouverture de l'excellent Chet de Chet Baker, sur Alone Together, et qui maintenant sera développée dans sa version finale par Davis et Evans (Davis qui, d'ailleurs, s'arrogera tous les crédits de compo sur la pièce, avec l'assentiment du pacifique Evans, plus sur cela plus tard!)... Combien de fois peut-on réécouter cette pièce sans s'en lasser? Est-ce Cannonball ou Trane qui a le privilège de souffler un solo entre Evans et Davis? Je ne le sais même pas, et je m'en fous... Tellement beau...

7- Mais on ne s'arrêtera pas sur une conclusion si prévisible... Cassandra Wilson, cette prêtresse vaudou des notes, s'est prêtée au jeu de mettre en mots la fameuse compo sur son inégal Travelling Miles... et elle en a tiré un joyau d'une beauté lumineuse... Et le son, les amis! La mandoline de Kevin Bret qui caresse la progression d 'accords, et un solo typiquement beau à brailler de Pat Metheny, et la basse acoustique de Dave Holland qui fait battre le coeur subtil de la mélodie, volant la vedette au piano... Miss Wilson a toujours eu le don de faire vivre des classiques dans de nouvelles couleurs, ocres, terreuses... Mon coup de coeur, mon interprétation préférée...

8- Et on finit avec l'interprétation de Bill Evans lui-même, sur un des deux disques studio de son fameux trio avec La Faro et Motian. Portrait In Jazz présente deux versions, du moins sur mon SACD: une version bonus mono où Evans mène une cavale un peu trop rapide dans son solo, ce qui nous laisse un peu en déséquilibre; et finalement la version retenue, qui clôt le disque, et où LaFaro et lui entrent en télépathie et réussissent à transfuser la mélodie avec une énergie surprenante... avant de clore avec une douceur interrogative, sans résoudre la mélodie...

Maintenant, quant à savoir pourquoi Miles Davis s'est arrogé seul le crédit d'une pièce que tous attribuent a posteriori à Bill Evans, de même que de Flamenco Sketches, qui s'ouvre sur une citation facilement reconnaissable du Peace Piece du même Bill Evans, que dire sinon que le charismatique leader était le chef d'orchestre incontestable d'un disque dont l'unité et la beauté esthétiques en font un joyau de la culture pop... et que les Evans, Cannoball et Trane étaient à son service comme les apprentis prêtaient, sans attendre de reconnaissance, leurs talents aux maîtres peintres de la Renaissance! Ou alors on peut croire les mots de George Early cités dans le livret de l'édition 50e anniversaire de Kind Of Blue:
Davis had the three instincts necessary for genius; he was an opportunist; he was not afraid of talented people, even if, in some particular area, they were more talented than he; and he had supreme confidence in his ability to make anything he'd try work..."
Quoi qu'il en soit... Blue In Green... chef d'oeuvre minimaliste du jazz... merci Bill Evans... et merci Miles...