mercredi 30 septembre 2009

L'esprit de Miles: Miles From India

  


Un petit mot pour vous suggérer un album que je trouve plus indispensable chaque jour que je l'écoute.
Miles From India est un CD double réunissant, sous la houlette de Bob Belden, plusieurs ex-musiciens de Miles Davis, (période fusion surtout), et des musiciens indiens, pour une sorte de Bitches Brew au curry qui laisse pantois.

Ce qui laisse pantois, c'est, bien sûr, la grande virtuosité des musiciens d'exception de l'album (dont vous connaissez plusieurs noms: John McLaughlin, Lenny White, Chick Corea, Jimmy Cobb [eh oui, le batteur de Kind of Blue], Mike Stern, Wallace Roney); mais c'est aussi le mariage enlevant, surprenant, de deux traditions musicales qui se répondent dans le plus pure esprit coopératif du jazz; c'est cette bouffée de liberté musicale qui émane du projet, chacun ayant l'espace pour s'exprimer, mais s'exprimant dans une dynamique de groupe totalement cohérente; c'est de constater qu'au-delà de la tombe, l'esprit de Miles continue de féconder une musique explosive, enlevante, inspirante.

De grands moments? Le thème de All Blues à la sitar, l'énergie manique de la rythmique (Lenny White à la batterie, A. Sivamani aux percus indiennes) sur Miles Runs The Voodoo Down, la cavale et la section rytyhmique (encore) de Great Expectations, la virtuosité hypnotisante de U. Shrinivas à la mandoline, jouée dans des conceptions musicales indiennes, pour un résultat absolument surprenant, sur une compo de McLaughlin, Miles From India...

L'esprit de Miles, pendant deux heures. Un disque absolument thrillant.

lundi 28 septembre 2009

David Sylvian - art autistique

 


Si vous êtes un habitué de ce blogue, vous connaissez la grande admiration que je porte pour l'art de David Sylvian. Et si vous connaissez bien David Sylvian, vous savez que son travail peut parfois descendre dans les tréfonds de l'âme humaine... qu'il peut parfois s'approcher d'une forme d'autisme artistique où tous nos repères s'évaporent...
Alors, à quelle catégorie appartient le tout frais Manafon ?
S'agit-il d'une suite aux éblouissants albums de art-rock léché qui ont fait la popularité de l'ex-leader de Japan (Secrets of the Beehive, Nine Horses) et qui doivent rendre jaloux Bryan Ferry?
Ou s'agit-il... d'autre chose?
La réponse est B.
Atonal, élusif, minimaliste. À la limite de l'abstraction totale. Randonnée dans un paysage desséché de sons, où la voix grave et riche de Sylvian nous retient, d'un fil ténu. Très ténu, le fil.
Par petites touches impressionnistes (un solo de saxo ici, quelques notes de piano qui tombent), on suit notre guide dans sa randonnée nocturne. En se disant que ses collaborations des années '80 avec Holger Czukay étaient presque du Top 40, en comparaison.
Inécoutable? Non...
Mais défintivement un challenge...
La pièce "Emily Dickinson" est certainement la plus satisfaisante à l'esprit simple que je suis...
Pour ceux qui ont 'équipement, une version multi-canaux existe...

Lucy In The Sky... for real

  


Une nouvelle un peu triste en cet automne gris...
Lucy Vodden est décédée aujourd'hui, à l'âge de 46 ans.
Qui est Lucy Vodden?
She's Lucy In The Sky With Diamonds. Réellement. L'inspiration de Julian, en cette journée de 1967, qui allait inspirer une des plus célèbres chansons de son papa.

RIP Lucy


Lucy In The Sky With Diamonds (Julian Lennon)

vendredi 25 septembre 2009

NOUVELLE DÉVASTATRICE: Rhino est mort (enfin, presque...)




Il n'aura pas fallu longtemps pour que l'achat de Rhino par Time/Warner entraîne la mort du fameux label de réédition. Ce que plusieurs présageaient déjà, avec le renvoi du fameux ingénieur de mastering Bill Inglot en mai 2007.

Bien triste nouvelle. C'est 50 personnes qui travaillaient avec un indéniable talent et un grand amour de la culture pop qui viennent de perdre leur emploi.

http://www.variety.com/article/VR1118009163.html?categoryid=16&cs=1&nid=2568

EDIT: La direction de Time/Warner nie la disparition de Rhino, mais plusieurs sources prétendent que nous assistons simplement à un "extreme makeover" corporatif. Comme l'affirme un ex-employé, "Just don't call it Rhino anymore, cause it isn't."

you layoff staff, talented people
and what is left.
office furniture
Rhino was people. No people, no Rhino.
 -mike

En tout état de cause, le renvoi de la vice-présidente et A&R Cheryl Pawelski, force vive du label selon les insiders du milieu de la réédition, est lourd de sens.

Hommage de Steve Hoffman à Pawelski sur son forum:

People, face reality. The wonderfully talented Cheryl Pawelski was fired along with the rest a few days ago.

This will be my only post on this thread..

Cheryl pulled my nuts out of the fire so many times at Capitol/EMI, Concord and Rhino it's not funny. In other words without her you would have never heard the many Nat King Cole's, Peggy Lee's, Judy Garland's that I remixed or the DCC Gold Steve Miller's, Badfinger's, McCartney's, etc. Just this year she helped us with Alice Cooper, J. Geils Band, Yes, Deep Purple, etc. and indirectly the Vince Guaraldi Trio Greatest Hits Gold CD.. She is awesome.

Hope she grabs a new gig soon. She is a walking encyclopedia of music and the music world needs her.

King Crimson 5.1 et coffret Kraftwerk retardés

   
Les rééditions multi-canal de King Crimson ont été retardés... Délais à la manufacture. Ce qui devient de plus en plus la norme dans les rééditions audiophiles...
Red est maintenant prévu pour le 5 octobre...
Quant à la spectaculaire réédition de In The Court of the Crimson King, on parle maintenant du 26 octobre.

Du côté de Kraftwerk, aux dernières nouvelles,  les éditions allemandes des disques remasterés sont toujours prévues pour le 5 octobre, le coffret allemand pour le 30 octobre... mais le coffret anglais a été repoussé au 16 novembre.

mardi 22 septembre 2009

Les RÉÉDITIONS les plus attendues, #1 - les Beatles (qui d'autre?) (partie 1)

   

PARTIE 1 - UN PEU D'HISTOIRE

Je ne suis pas original à ce point-là. Peut-être ne suis-je même pas original du tout. Ma réédition la plus attendue de l'automne 2009, c'était évidemment la réédition qui aura entraîné le plus de spéculations, fausses rumeurs, espoirs et prières des 15 dernières années. Et c'est finalement arrivé, le 9 septembre 2009. L'intégrale de la discographie des Beatles, enfin rééditée sur CD, dans deux coffrets, en stéréo et en mono! Ce qui, franchement, aura finalement déjoué les prévisions pessimistes des cyniques.

Les éditions de 1987 


Résumons un peu l'état des choses... C'est en 1987 que les Beatles furent édités pour la première fois en CD (excepté un pressage japonais mythique de Abbey Road, en 1983, rapidement retiré du marché). Utilisant un prototype de convertisseur Sony, le regretté Mike Jarratt et son équipe d'Abbey Road se lancent dans une opération typique de cet âge brun du CD, alors que toute considération sonore et historique est plus ou moins esquivée...

Il faudra que le vénérable George Martin pèse de tout son influence pour que les quatre premiers disques du groupe sortent en mixage mono, plutôt que dans les mixages stéréos primitifs de l'époque (on parle de Please Please Me, With the Beatles, A Hard Day's Night et Beatles for Sale). De plus, Sir George, irrité de réentendre le "wide-panning" de Help! et de Rubber Soul, les remixera en stéréo, resserrant quelque peu l'image stéréo mais utilisant une chambre à écho "digitale" plutôt qu'acoustique, ce qui attirera l'ire des puristes (Seules de très rares éditions canadiennes, pressées au Québec, utiliseront les mixages stéréo de 1965).


Oubliez les critiques audios de l'époque, pas plus clairvoyants qu'aujourd'hui, et qui vantaient la "liquidité cristalline" de leur son ("On the four CD's just issued, the sound is magnificent - solid, crystal clear, beautifully textured and fully detailed. One hears very little in the way of tape hiss or extraneous noise; heard side by side with their equivalent mono Parlophone LP's, the CD's sound, for the most part, as bright or brighter on top, and a good deal richer in the bass." - NY Times); les CDs des Beatles furent immédiatement détestés des audiophiles, qui se sont accrochés à leurs pressages mono anglais, voire aux bizarreries comme ce pressage allemand de Please Please Me (Die Beatles), réputée infiniment plus dynamique que l'édition régulière!


Un catalogue abandonné


Et dès ce jour, le catalogue des Beatles devint cet OVNI étrange dans le paysage industriel de la musique: le catalogue le plus prisé de l'histoire, abandonné en jachère aux pirates, sujet de rumeurs, de spéculations, de tractations infructueuses, et soumise à cette impossible règle de l'unanimité entre les actionnaires d'Apple et EMI, i.e. qu'il fallait entre autres que Yoko Ono et Paul McCartney soient en accord sur quelque chose! Les 30 ans, puis les 40 ans de Sgt Pepper's qui passent sans rééditions; une collection de hits ("1") qui fait date dans l'art de commercialiser un catalogue mais qui, de nouveau, s'attire une haine tenace des puristes audios pour son utilisation massive de Noise Reduction et ses choix EQ typiques de l'ingénieur d'Abbey Road, Peter Mew. Il est notoire que le plus grand regret professionnel de Steve Hoffman fut l'échec de DCC dans une tentative ultime d'en acquérir les droits pour une édition audiophile, qui échoue de justesse dans des circonstances nébuleuses.

Au moins un label pirate, DESS (Dr Ebbett Sound System) s'attire une dévotion maniaque des Beatlesfans par ses transferts numériques des meilleurs vinyles possibles.Sans oublier les éditions Purple Chick, Swinging Pig, Mirror Spock & autres. Le bordel est pris.

Qu'est-ce qui a soudainement changé la donne?

Est-ce le fait que notre Cirque du Soleil a réussi l'impossible deux fois, en mettant tout ce beau monde autour de la même table pour son Love, et en permettant à George Martin et son fils Giles de créer un audacieux mash-up de pièces des Beatles, qui comprenaient entre autres des remix qui prouvèrent une fois pour toutes que les Beatles pouvaient, devaient sonner mieux sur CD? Est-ce un changement de garde obligé chez Apple (R.I.P. Neil Aspinall) qui amena à bord Jeff Jones, le maître d'oeuvre des rééditions Legacy chez Sony, et qui de ce fait est un de ceux qui a permis au catalogue de Miles Davis d'être si bien servi, soniquement et historiquement, dans tous les formats audios?

9.9.09


En tout cas, l'impossible est arrivé. L'alignement des astres, le love-in commercial entre Sir Paul et Yoko the Witch, la débâcle financière de EMI et peut-être un sentiment d'urgence chez les Beatles restants devant la lente disparition du format CD et de leur propre entité biologique... Si ce n'était pas maintenant, ce ne serait jamais.


Et le 9.9.09, la planète rock était de nouveau secouée d'un frisson beatlemaniaque. Tous les CDs des Beatles, réédités en stéréo ET en mono, dans un rematriçage qui, à défaut d'être audiophile, ne pourra jamais être mis dans le même bain que les pitoyables merdes soniques sortis à pleins camions par l'industrie aujourd'hui... Packaging impeccable, éditions soignées, prix stratosphériques, mais on s'en fout. Enfin, enfin, les Beatles, sur CDs dans des versions de si belle qualité que le bon Dr Ebbett annonce sa retraite et que tout le monde et son voisin, soudain, s'intéresse au terme "remastering".

 Sur la platine

Ils ont déjoué toutes les prédictions les plus pessimistes. L'équipe, réunie autour du responsable de projet d'Abbey Road Allan Rouse, a fait traire tous les esprits chagrins qui annonçaient depuis des mois que les remasters seraient sûrement noyés dans la Noise Reduction, compressés à mort et avec un EQ pensé pour malentendants. Réunis en comité (pour éviter la dictature d'une seule paire d'oreilles), les Steve Rooke, Guy Massey... ont réussi au-delà de toutes espérances.

La perfection? D'accord, non... Le léger écrêtage (2 dB?) sur le coffret stéréo, admis d'emblée dès les premiers communiqués de presse, auront alimenté les appréhensions et empêché d'accoler l'étiquette audiophile à ces remasters. Mais nous ne sommes pas ici dans le monde de la musique audiophile, créée pour mettre en valeur nos chaînes! Nous sommes dans le domaine de la musique pop et rock la plus joyeuse, jubilatoire, imaginative, débordante de vitalité et de jeunesse, qui "sonne" même dans un poste AM avec un petit haut-parleur de quatre pouces. La compression est-elle perceptible? A-t-elle favorisé le volume et retiré de la texture à la basse de McCartney? Si vous le dîtes, je vous crois. Mais eh, dans une ère où la musique rock n'est plus qu'un tsunami de décibels sans texture ni relief, qui s'attendait à retrouver autant de plaisir à remettre sur la platine des albums entendus si souvent?

Il y a dans ces rééditions massives des joyaux inattendus. Il y a des révélations. Il y a des éblouissements prévisibles. Et aussi de légères déceptions, qui ouvrent la voie à venir. Voici nos moments préférés jusqu'à maintenant, alors que nous commençons à peine à gratter la surface de ce joyau inestimable.

LA REDÉCOUVERTE: "BEATLES FOR SALE" (1964)



Personne ne l'avait vu venir. L'album mal-aimé des Beatles était supposé être l'album de l'épuisement, du presque burn-out après que la Beatlemania ait tout emporté en 1964 dans la foulée de la sortie triomphale de l'album et du film Hard Day's Night. Impressionné par sa rencontre avec Bob Dylan, John Lennon tombe dans l'introspection et les trois premiers titres de l'album (No Reply, I'm A Loser, Baby's In Black) forment un bloc de folk-songs apparemment moroses. Et puis c'est l'album de la pire pièce des Beatles, une interprétation ringarde de John d'un vieux hit country, Mr Moonlight. La sortie en 1987, sur CD, du mixage mono, compressé à mort, n'allait pas raviver l'intérêt envers le 4e disque des Beatles.

Non, on ne s'attendait pas à ça. Pour ce titre, excusez-moi, oubliez le mono. Courez acheter le stéréo. C'est carrément spectaculaire, comme une toile qui aurait été voilée par la fumée d'un incendie, et restaurée amoureusement dans ses vraies couleurs. L'équipe d'Abbey Road a dépoussiéré le canevas, fait reluire la patine, ravivé les couleurs, rafraîchi les textures. La finesse instrumentale, enterrée dans la version mono, ne cesse de nous surprendre dans la précision cristalline de la version stéréo; la conviction des voix (John, qu'on trouvait soporifique sur Rock'n'Roll Music, est en fait déchaîné), la subtilité du travail des orfèvres pop, le beat parfait de Ringo, les lignes de guitare si vivantes de George, tout est bon. C'est un plaisir constant, cette interaction entre des musiciens qui semblent avoir décidé de mettre la pédale douce sur la folie des hit-parade et de se faire plaisir en créant une pop perméabilisée par le folk et le rock'n'roll des années '50. Chaque fois que j'écoute Ringo (plus sympa que jamais) et George (décontract' et parfait) se répondre musicalement dans Honey Don't, j'ai l'impression d'être dans le studio, à regarder deux copains surdoués se payer une pinte de bon temps. Du bonbon! Beatles for Sale est la redécouverte de cette série exceptionnelle. Steve Hoffman nous l'avait bien dit: c'est un des disques des Beatles qui sonne le mieux, mais en stéréo seulement!

LA PERFECTION: "RUBBER SOUL" (1965)




J'ai découvert ce que plusieurs plus clairvoyants savaient déjà. Que Rubber Soul était un immense disque pop, peut-être le meilleur disque pop de tous les temps.

À ce moment précis de leur histoire, les Beatles sont à l'apogée de leurs forces collectives. Ils ont dépassé le stade de la Beatlemania et, à l'aide de leurs fidèles complices, le producteur George Martin et l'ingénieur Norman "Normal" Smith , ils sont bien décidés à raffiner leur art déjà immense de la composition et de l'arrangement.

John, responsable de la plupart des hits de la Beatlemania, raffine ses thèmes et fait déjà montre de cette profondeur et de cette acuité qui en feront plus tard cet espèce de supra-conscience de sa génération: jamais son art de la rock song ne sera plus grande que dans ses contributions à cet album: Norwegian Wood (première apparition de la sitar indienne), The Word, Girl ("tit tit tit tit") et, évidemment, In My Life, la perfection faite pop; mais voilà que Paul, conforté par le succès tout frais de Yesterday, eh bien Paul il étend ses ailes et il se met à pondre des pièces formidables, servi par sa culture musicale plus grande que les autres. Son apogée viendra un an plus tard, sur Revolver, mais en attendant il reprend la veine folk-rock de I've Just Seen a Face dans I'm Looking Through You et pond le formidable "opener" de l'album, Drive My Car, un hit total.

14 pièces, 35 minutes de bonheur pop. Les bardes de musique progressive n'arrivent pas à donner autant de bonheur musical en 70 minutes de pompe instrumentale. Vous voulez entendre un superbe mixage mono?  Il vous faut cet album. Les timbres instrumentaux sont si frais, si vivants qu'on a envie de mordre le disque. Et, bonheur, à la demande pressante des membres de l'équipe de remastering, Apple a accepté de coller au disque mono le mixage stéréo original de 1965, renié par George Martin, mais qui est l'équivalent d'entendre les Beatles en version pré-mixage. C'est un album formidable et un remastering remarquable!


vendredi 11 septembre 2009

Le problème avec l'approche objectiviste

  
C'est pas pour se prendre au sérieux, mais les débats sur les forums audio sont souvent assommants et se résument trop souvent en un affrontement sans dialogue entre deux factions bien définies: les objectivistes et les subjectivistes.

Les objectivistes vous disent: si ça ne se mesure pas, ça n'existe pas.
Les subjectivistes disent: j'écoute la musique avec mes oreilles, bordel, qu'est-ce que j'en ai à foutre de tes appareils de mesure?
Les objectivistes: L'effet placébo, tu connais?
Les subjectivistes: C'est pas toi qui disait il y a 30 ans que le CD avait plus de résolution que le vinyle?
Les objectivistes: Mais le CD A plus de résolution que le vinyle.
Les subjectivistes: Vraiment?
Les objectivistes:  Oui, regarde, j'ai mesuré.
Les subjectivistes: Sers-toi de tes oreilles merde!

Bref... vous connaissez le topo...

Tout ça pour me permettre de citer Sephiroth, qui hante les forums audio québécois de ses "posts" hallucinés, poétiques et flyés, et que certains prennent à tort pour un illuminé, alors que dans sa prose se cache des éclairs foudroyant de lu-ci-di-di-té comme chantait l'autre...

Parlant des tests à l'aveugle et de la manière d'évaluer les composantes... (et aller directement aux paragraphes en gras si vous êtes pressés à ce point)

Tiens je dois avoir envie de me perdre dans les méandres des discussions et des formes éthérées de pensées.

Pour expliquer mon point je peux bien décrire ma façon de procéder pour analyser (si on peut employer le terme) les caractéristiques d'une composante audio.

Évidemment à priori la beautée de l'appareil, sa marque et son prix n'ont rien à voir, puisqu'il s'agit d'une entitée destinée à reproduire la musique. De un cela m'éloigne des moulins à vents appelés industrie ou de tout ce vous voudrez bien mettre dans ce sac qui semble produire des symptômes d'un mal intérieur fort désagréable à voir s'exprimer.

Surtout quand il est redondant.

De deux je n'ai écrit de un que parceque ça me semblait de bon aloi.

Je l'écoute un soir. Le lendemain matin je l'écoute au soleil, avec des oreilles fraîches. Je l'écoute ainsi durant une semaine. Parce que c'est comme ça que je vais l'utiliser. Sur du temps. Sur différents moments, différentes ambiances. Différentes émotions, différentes fatigues, différentes attentions.

Nous sommes cinq à passer du temps dans ma salle. Les cinq personnes, selon leurs horaires et vies, viennent écouter l'appareil. Ils l'écoutent aussi selon le rythme humain, tranquillement.

Durant cette période de joie je me fais un plaisir de remettre la composante originelle et de la laisser en place aussi, sur quelques disques. Puis je remets la nouvelle.

Nous écoutons n'importe quoi, nos envies du moment, puisque c'est ce que nous ferons lorsque nous aurons l'appareil, si nous le gardons. Au bout d'une bonne semaine, nous mettons en commun nos impressions de la sonorité pruduite, du lien qu'elle occupe dans la chaîne, puisque l'appareil n'en est qu'une composante, ne jamais oublier qu'elle n'est pas responsable à elle seule du produit final, et donc peu discernable des autres composantes.

Au final on discute. On s'amuse. On vit. Rien ne nous a frustré, nous n'avons rien à combattre, nous n'avons qu'à progresser dans le noir ensemble.

Je sais fort bien que je peux me tromper en test rapide. Encore plus à l'aveugle. Mais ça ne veut rien dire. Le cerveau s'agite trop vite, pense à trop de choses, est trop instable émotivement pour être sur une période courte de temps une référence. Les évolutions de sentiments sont trop fortes, trop dominantes pour permettre vraiment à la vie de se développer sur une courte période.

De plus ça voudrait dire que sur une période de 10 minutes je préfère telle composante, alors que peut-être...sur une période d'une semaine, voire deux j'ai préfréré l'autre? Le test instantané a la valeur de sa durée versus la durée de l'autre test, le temps.

La musique doit réfléter ces aspect changeant de nos vies, perpétuellement en mouvance, n'explorant le fond des choses que pour voir qu'il existe mille autres endroits où poser son attention.


D'identifier la composante part d'un principe qui me semble malheureusement basé sur des trucs qui n'ont à voir avec l'audio: le marketing, le prix, etc. Qu'ont donc à voir ces choses? Vous ne les avez donc pas dépassées? Vous voulez prouver des choses? Vous ne préférez pas vivre vos vies et tenter de saisir au passage les beautées qu'elles recèlent?

Ça peut sembler ridicule et tout philosophique et ça l'est. Mais le principe d'un test à l'aveugle, en plus de partir sur des fondations, me semble dirigé vers un but, ce qui invalide de toute façon son implantation dans l'atteinte de ce qui nous concerne. À moins que ce qui nous concerne ne soit pas du tout la même chose, auquel cas je me fais un plaisir de me retirer poursuivre mes chimères à moi, en tentant de toutes mes forces de ne pas en produire.
 Yep...

lundi 7 septembre 2009

"It won't be long..." (yeah, yeah)

... of course, nous vous parlerons des remasters des BEATLES très très bientôt... puisque Starbuck's nous a fait la surprise de les sortir bien avant la date officielle de sortie...

Mais donnons-nous le plaisir de les écouter un peu, avant de les analyser!

(mais on peut bien vous dire que l'album blanc stéréo sonne exceptionnellement bien!)

Rééditions Blure Note: si les 45t sont trop chers, voici les XRCD

  

Si les rééditions Blue Note sur 45-tours de l'équipe Hoffman/Grey sont hors de votre portée (comme de la mienne) à cause de leurs prix stratosphériques, sachez que des éditions sur XRCD commencent à être mises sur le marché, avec les mêmes soins au packaging et la même équipe de direction (Joe Harley). Au mastering, Alan Yoshida, un ingénieur à l'excellente réputation...

Vous pouvez en savoir plus en cliquant ici...

Résilience... avec style...

   
Une citation admirable du saxo Johnny Griffin
Jazz is music made by and for people who have chosen to feel good in spite of conditions.

jeudi 3 septembre 2009

Dylan, à propos des disques Chess des années '50


Bill Flanagan:
A lot of this album (Together Through Life) feels like a Chess record from the fifties. Did you have that sound in your head going in or did it come up as you played?

Dylan:
Well some of the things do have that feel. It’s mostly in the way the instruments were played.

You like that sound?

Oh yeah, very much so. . . the old Chess records, the Sun records. . . I think that’s my favorite sound for a record.

What do you like about that sound?

I like the mood of those records – the intensity. The sound is uncluttered. There’s power and suspense. The whole vibration feels like it could be coming from inside your mind. It’s alive. It’s right there. Kind of sticks in your head like a toothache.

Surprise! "90125" chez Audio Fidelity?

  
Surprise! Sur le site de CD Universe est annoncée la sortie, pour le 29 septembre, d'un remastering de 90125, l'album qui a consacré le Yes pop-rock au début des années '80 ("Owner of a Lonely Heart"), par les gens de Audio Fidelity.



Voilà qui m'intrigue beaucoup. J'ai acheté récemment le remastering digital généralement considéré comme le meilleur du titre, par Barry Diament. Et à vrai dire, j'ai été très déçu. À part de rares moments ("Owner..." en faisant partie), je trouve cette soupe new-wave/rock/pop/prog assez indigeste (Trevor Rabin, comme guitariste, est vachement prévisible et nous fait regretter Steve Howe immensément); et je trouve le son absolument intolérable: digital, surchargé, surproduit. Mal de tête total. Est-ce que Steve Hoffman pourra insuffler (ou retrouver) son fameux "breath of life"? On sait que Diament devait souvent travailler à partir de très mauvaises sources à l'époque. On s'en reparle!