vendredi 11 septembre 2009

Le problème avec l'approche objectiviste

  
C'est pas pour se prendre au sérieux, mais les débats sur les forums audio sont souvent assommants et se résument trop souvent en un affrontement sans dialogue entre deux factions bien définies: les objectivistes et les subjectivistes.

Les objectivistes vous disent: si ça ne se mesure pas, ça n'existe pas.
Les subjectivistes disent: j'écoute la musique avec mes oreilles, bordel, qu'est-ce que j'en ai à foutre de tes appareils de mesure?
Les objectivistes: L'effet placébo, tu connais?
Les subjectivistes: C'est pas toi qui disait il y a 30 ans que le CD avait plus de résolution que le vinyle?
Les objectivistes: Mais le CD A plus de résolution que le vinyle.
Les subjectivistes: Vraiment?
Les objectivistes:  Oui, regarde, j'ai mesuré.
Les subjectivistes: Sers-toi de tes oreilles merde!

Bref... vous connaissez le topo...

Tout ça pour me permettre de citer Sephiroth, qui hante les forums audio québécois de ses "posts" hallucinés, poétiques et flyés, et que certains prennent à tort pour un illuminé, alors que dans sa prose se cache des éclairs foudroyant de lu-ci-di-di-té comme chantait l'autre...

Parlant des tests à l'aveugle et de la manière d'évaluer les composantes... (et aller directement aux paragraphes en gras si vous êtes pressés à ce point)

Tiens je dois avoir envie de me perdre dans les méandres des discussions et des formes éthérées de pensées.

Pour expliquer mon point je peux bien décrire ma façon de procéder pour analyser (si on peut employer le terme) les caractéristiques d'une composante audio.

Évidemment à priori la beautée de l'appareil, sa marque et son prix n'ont rien à voir, puisqu'il s'agit d'une entitée destinée à reproduire la musique. De un cela m'éloigne des moulins à vents appelés industrie ou de tout ce vous voudrez bien mettre dans ce sac qui semble produire des symptômes d'un mal intérieur fort désagréable à voir s'exprimer.

Surtout quand il est redondant.

De deux je n'ai écrit de un que parceque ça me semblait de bon aloi.

Je l'écoute un soir. Le lendemain matin je l'écoute au soleil, avec des oreilles fraîches. Je l'écoute ainsi durant une semaine. Parce que c'est comme ça que je vais l'utiliser. Sur du temps. Sur différents moments, différentes ambiances. Différentes émotions, différentes fatigues, différentes attentions.

Nous sommes cinq à passer du temps dans ma salle. Les cinq personnes, selon leurs horaires et vies, viennent écouter l'appareil. Ils l'écoutent aussi selon le rythme humain, tranquillement.

Durant cette période de joie je me fais un plaisir de remettre la composante originelle et de la laisser en place aussi, sur quelques disques. Puis je remets la nouvelle.

Nous écoutons n'importe quoi, nos envies du moment, puisque c'est ce que nous ferons lorsque nous aurons l'appareil, si nous le gardons. Au bout d'une bonne semaine, nous mettons en commun nos impressions de la sonorité pruduite, du lien qu'elle occupe dans la chaîne, puisque l'appareil n'en est qu'une composante, ne jamais oublier qu'elle n'est pas responsable à elle seule du produit final, et donc peu discernable des autres composantes.

Au final on discute. On s'amuse. On vit. Rien ne nous a frustré, nous n'avons rien à combattre, nous n'avons qu'à progresser dans le noir ensemble.

Je sais fort bien que je peux me tromper en test rapide. Encore plus à l'aveugle. Mais ça ne veut rien dire. Le cerveau s'agite trop vite, pense à trop de choses, est trop instable émotivement pour être sur une période courte de temps une référence. Les évolutions de sentiments sont trop fortes, trop dominantes pour permettre vraiment à la vie de se développer sur une courte période.

De plus ça voudrait dire que sur une période de 10 minutes je préfère telle composante, alors que peut-être...sur une période d'une semaine, voire deux j'ai préfréré l'autre? Le test instantané a la valeur de sa durée versus la durée de l'autre test, le temps.

La musique doit réfléter ces aspect changeant de nos vies, perpétuellement en mouvance, n'explorant le fond des choses que pour voir qu'il existe mille autres endroits où poser son attention.


D'identifier la composante part d'un principe qui me semble malheureusement basé sur des trucs qui n'ont à voir avec l'audio: le marketing, le prix, etc. Qu'ont donc à voir ces choses? Vous ne les avez donc pas dépassées? Vous voulez prouver des choses? Vous ne préférez pas vivre vos vies et tenter de saisir au passage les beautées qu'elles recèlent?

Ça peut sembler ridicule et tout philosophique et ça l'est. Mais le principe d'un test à l'aveugle, en plus de partir sur des fondations, me semble dirigé vers un but, ce qui invalide de toute façon son implantation dans l'atteinte de ce qui nous concerne. À moins que ce qui nous concerne ne soit pas du tout la même chose, auquel cas je me fais un plaisir de me retirer poursuivre mes chimères à moi, en tentant de toutes mes forces de ne pas en produire.
 Yep...

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