J'ai aujourd'hui fait quelque chose que je n'ai pas fait depuis plus de 15 ans. J'ai acheté un disque de vinyle! Un exemplaire du
pressage original anglais de "Revolver" des Beatles. No de catalogue PMC 7009, matrices XEX 605-2 et XEX 606-2 (pas le tout premier pressing, mais quand même!)
Imaginez, je n'ai même pas de pré-amplificateur phono pour mon ampli Cambridge 540A ! Et mon fils a détruit la cartouche de mon Dual C5000 hier.
Mais ce n'est peut-être que le début de mon voyage dans le temps: un retour dans l'univers analogique, né du désir d'entendre le son analogue dans toute sa splendeur.
C'est probablement à force de lire
Michael Fremer décrire avec tant d'éloquence les sensations sonores que lui procurent ses vinyles originaux. C'est peut-être en écoutant un CD redbook de trop, une horreur digitale sans âme ni relief, comme la version redbook originale de
"So" de Peter Gabriel, ou
"The Joshua Tree" de U2, ou
"Remain In Light" des Talking Heads: de grands albums dont la version digitale clippe tout le groove. J'ai eu envie de ressentir le son analogique de la basse. J'ai eu envie d'entendre la version mono de
Sgt Pepper's, mixé par les Beatles, George Martin et Geoff Emerick pendant 3 semaines, plutôt que la version stéréo mixé en trois jours et sans aucune implication des
boys.
J'ai récupéré ma table tournante qui sommeillait chez mon pops depuis plus de dix ans. Sans savoir si on m'avait vendu de la qualité. Finalement, c'était apparemment une excellente entrée en matière: la
Dual C5000, une table entrée de gamme qui se défend bien. La cartouche (une
rata russe, inconnue au bataillon, comment je me suis ramassé avec ça???) de ma table tournante a disparu entre les mains de mon fils. Pas grave: je cherche... une Grado Prestige Black, ou une Audio Technica, ou une Goldring 1042 si je suis chanceux.
J'ai écumé les sites WEB des vendeurs de disques analogiques. Je me suis mis à traquer les ventes sur e-bay et les articles parlant de "pressing" vinyle. L'idée de me procurer un "pressing" original des Beatles s'est mis à me trotter dans la tête. J'ai appris que les seuls vrais mixages, ceux qui comptent, de
Sgt Pepper's,
Penny Lane,
All You Need Is Love étaient tous mono.
Michael Fremer: Would it surprise you if I told you that, sitting down in my listening room, comparing my thirty-year old Parlophone LPs with the CDs that came out a few years ago, that everybody thinks the original 30-year-old records sound better?
George Martin: I expect that.
J'ai raté de peu un original mono de
Sgt Peppers neuf, qui s'est envolé pour 65$. Puis mon heure est venue. Le meilleur d'entre eux,
Revolver, affublé dans sa version redbook d'un horrible mixage stéréo, une merde totale. Un disque qui traverse le temps depuis 1966, qui préfigurait l'acide house (
Tomorrow Never Knows), qui s'ouvrait sur un rock bien saignant et ironique d'un George Harrison en grande forme (
Taxman, super solo de guitare de... McCartney); et surtout un album où le talent de compositeur de Paul McCartney s'épanouissait dans toutes les directions:
Got To Get You Into My Life,
Good Day Sunshine,
For No One... Les Beatles à leur peak créatif, dans le mixage mono, le seul vrai mixage de l'album. Celui auquel les Beatles ont participé, avec George Martin.
Voilà. Je devrais recevoir mon "cadeau" quelque part pendant le temps des Fêtes. J'ai hâte d'entendre le craquement du stylet s'enfoncer dans le sillon de vinyle (à condition d'avoir fait mes petits achats d'ici là). Et si l'expérience est concluante, d'autres viendront.
Top 5 des albums vinyle les plus désirés:
- Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band, version mono, pressage '67
- The Lamb Lies Down On Broadway de Genesis, LP 200 grammes, Classic Records
- IV de Led Zeppelin, LP 200 grammes, Classic Records
- Blonde On Blonde de Bob Dylan, mixage mono original, Lp 180g, Sundazed
- un Hendrix de Classic Records, 'sais pas lequel