samedi 10 janvier 2009

Sur la platine...

Un fil de discussion intéressant à SteveHoffman.tv: nommez vos cinq albums préférés d'artistes féminins.
Le nom qui revient le plus souvent: notre très grande Joni Mitchell.


Plus surprenant peut-être, son album le plus cité: le très raffiné et subtil Hejira, une perle noire aux confluents du jazz et de la chanson folk, animés par la guitare de Larry Carlton et la contrebasse de Jaco Pastorius, sorti en novembre 1976, souvent considéré comme son dernier grand album avant que sa fascination pour des formes plus extrêmes de jazz ne l'éloignent de ses racines (Mingus). À la tombée de la nuit, des titres sophistiqués, d'une grande richesse lyrique, comme Amelia et Black Crow vous amènent dans des paysages sonores et psychologiques fascinants, comme une bonne nouvelle dégustée dans l'intimité d'une nuit bien noire et insomniaque. Goutez le raffinement des arrangements soutenus. Cette femme avait une conception très avancée de la chanson, amorcée avec le superbe Court and Spark qui avait amorcé sa lente transition vers le jazz. Superbe!



Quant à la question posée au départ... voici mes choix bien personnels...

Mes cinq albums préférés d'artistes féminins

Cassandra Wilson - New Moon Daughter
Un disque d'une perfection rare, éclectique, habité, le classique instantané d'une chanteuse jazz qui sait, mieux que personne, réunir sous l'idiome toutes les musiques du monde: jazz, blues, pop, folk, country... Avec des interprétations définitives de Love Is Blindness (U2), Harvest Moon (Neil Young), I'm So Lonesome I Could Cry (Hank Williams) et même The Last Train To Clarksville (The Monkees)


Kate Bush - The Dreaming
À un certain moment, dans les années '80, Kate Bush représentait la quintessence du Art-Rock, un petit cran au-dessus de son acolyte Peter Gabriel, et cet album, son plus aventureux, est une inépuisable aventure sonore.



Björk - Debut
Les années '90 appartiennent à Björk, la chanteuse flyée des Sugarcubes qui, en s'émancipant de son groupe, est devenue le plus bel albatros de la musique électro-pop. Et cet album, son premier véritable album solo, est peut-être son plus rafraîchissant, son plus "simple" (en autant que Björk puisse être simple), celui qui propose les titres les plus immédiatement accrocheurs et sensuels. La finale, The Anchor Song, superbe hymne à son Islande, voix et cuivres, la consacre sirène d'une époque qui en a bien besoin.



Beth Gibbons & Rustin Man - Out of Season
Beth Gibbons, de Portishead, est probablement la plus grande tragédienne du monde électro-pop-rock; et cet album en duo avec l'ex-bassiste de Talk Talk est une succession de moments d'une beauté mélancolique inoubliable.


K.D Lang - Ingenue
K.D. Lang, cette drôle de bibitte de l'ouest canadien, a été gratifié du plus bel organe vocal de la planète, quoi qu'en disent René-Charles et René; et sur cet album tout simplement parfait, elle l'a enrobé d'arrangements folk magnifiques, sur des chansons d'une beauté déchirante. Un grand moment de musique.


Mais je ne peux pas ne pas mentionner quelques autres disques que je trouve tout simplement géants... et j'y reviendrai sûrement un jour...

Fiona Apple - When The Pawn...
Joni Mitchell - Court and Spark
Annette Peacock - X-Dreams
Sarah McLachhlin - Fumblin' Towards Ecstasy
Sade - Promise

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