samedi 29 août 2009

REMASTERINGS LES PLUS EXCITANTS À VENIR - #3 KING CRIMSON

   
KING CRIMSON en multi-canal? Excitant! Surtout avec un mixeur aussi habile, crédible et artistiquement engagé que Steve Wilson, la tête pensante de Porcupine Tree. Mais ces rééditions (déjà une 5e série de rééditions pour King Crimson!) ont d'autres raisons d'exciter les fans du groupe progressif le plus important de l'histoire du rock.

Pour ce qui est d'exploiter à fond son catalogue, peu de personnages sont aussi habiles que Robert Fripp! Mais contrairement à Genesis par exemple, ses pensées artistiques et commerciales savent se marier et nous offrir des produits excitants, à prix compétitifs, et sans nous donner l'impression de nous arnaquer!

Il y a longtemps que Fripp a compris l'opportunité que représentait l'Internet pour une intelligence comme la sienne. Le site DGM Live (Discipline Global Mobile) est extrêmement vivant et permet au créateur en lui de contrôler la distribution de son matériel, de le repackager, voire de nous permettre d'en suivre la conception (excellent blogue). Et cette fois, DGM frappe fort.


Le 21 septembre, ce sera donc la 4e réédition digitale de Red, mon Crimson préféré et disque-testament du "power-trio" Fripp-Wetton-Bruford, qui fut rejoint par l'occasion de quelques-uns des membres les plus éminents de la première période de King Crimson, dont le grand saxo Mel Collins et monsieur Mellotron lui-même, Ian McDonald. Et outre des versions 5.1 DVD-A mixées par Steve Wilson (pièces bonus comprises!), et une couche 2.0 Hi-Res (24/96) du mixage originale, on aura droit à des suppléments: une version complète de Providence (qui, il est vrai, était coupé en plein élan sur le Red original), des versions "power trio" (sans overdubs) de Red et Fallen Angel ainsi qu'un titre supplémentaire: Journey to the Center of the Cosmos. Et à quoi bon le DVD-A s'il n'y a pas du vidéo: nous pourrons voir une performance de 1974 pour la télé française de Larks’ Tongues in Aspic II, The Night Watch, Lament & Starless. Ça promet!


12 octobre. C'est ici que les choses deviennent, à mon sens, encore plus intéressantes. Avec la sortie des multiples nouvelles éditions de In The Court Of The Crimson King, le premier King Crimson, qui allait faire un tel impact sur l'histoire du rock progressif.

Pourtant, il y a à peine 4 ans, Robert Fripp annonçait la sortie de la Master Edition, suite à la redécouverte des bandes maîtresses originales, et on semblait avoir étiré la sauce au maximum du péché original sous forme de Mellotron. Mais la présente édition s'annonce beaucoup plus excitante. En effet, outre un mixage 5.1 DVD-A et un remastering Hi-Res stéréo de la Master Edition, outre de copieux bonus (sur lequel nous reviendrons) et un peu de vidéo, on annonce un nouveau mixage stéréo exécuté par Steve Wilson et Robert Fripp.

Et pourquoi s'exciter pour un nouveau mixage stéréo, après avoir grandi en écoutant le mix original, qui fait maintenant partie de notre ADN musical? Pourquoi trouver l'idée excitante après avoir exécré la décision de Genesis de faire des nouveaux mixages stéréo pour ses SACD?

Parce que on a beaucoup plus confiance en Steve Wilson et sa déférence à King Crimson qu'en Nick Davies qui a voulu "moderniser" le son Genesis.

Parce que le mixage original demeure disponible, ce quie st une preuve de respect envers les fans.

Et surtout parce qu'il y avait une sacrée bonne raison de le faire.

En 1969, en enregistrant In The Court, les membres de KC ont surexploité leur console 8 pistes et ont eu un recours régulier au "bouncing"... c'est à dire qu'après avoir rempli une première bande 8 pistes, celle-ci était pré-mixée et couchée sur une ou deux pistes d'un nouveau 8-pistes, puis les pistes restantes étaient à leur tour utilisées. Et comme on est en 1969 dans un monde analogue, à chaque "bouncing", on perd une génération. Répétez le procédé 3 ou 4 fois et vous vous retrouvez avec le son de KC à l'époque: excitation, mais aussi distorsion et bruit de fond assez important au final.

Ces limites n'ont plus de raisons d'autres. Et même si ça a dû représenter un travail de moine incroyable, Fripp & Wilson sont retournés dans les 8-pistes originaux pour recréer ces mixages, qui seront donc entendus pour la toute première fois avec des sources de première génération.

Voilà de quoi exciter l'audiophile en nous!

Bon, et les bonus? Déjà une controverse. Robert Fripp, qui aime bien les éditions abrégées de ses pièces (affreuse et impardonnable édition de Starless dans le coffret Frame by Frame!), a abrégé Moonchild, qui a perdu un peu plus de 2 de ses 12 minutes originales dans le nouveau mixage stéréo. La version originale de 12 minutes demeure en bonus cependant. Autre bonus: une version flûte (Ian McDonald) et guitare (Fripp) de I Talk To The Wind, une autre version du même titre avec des solos inédits, les "backing tracks" de Epitaph ainsi que des extraits de la session d'enregistrement de la curieuse intro (les vents) de 21st Century Schixzoid man.

Et côté vidéo? Une performance de 21st Century à Hyde Park, à Londres en 1969.

Bon, mais attention: il y a tellement de configurations et d'éditions qui seront mis en vente ce jour-là que je renonce à toutes les décrire! Pour le fanatique fini, il y a une édition de 5 CD et 1 DVD-A (!!!) comprenant entre autres un mixage mono promotionnel du disque et le bootleg d'un spectacle new-yorkais!

Vous voulez saliver et vous perdre dans le dédale de ces rééditions spectaculaires? Cliquer ici, et remarquez les prix plus que raisonnables! Robert Fripp, you da man!

Finalement, la réédition de Lizard est annoncée pour le 26 octobre, et là encore, il y aura un remix stéréo... Mais nous aurons bien le temps d'en reparler!

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