mercredi 20 mai 2009

Street Fighting Man des Rolling Stones: acoustique, lo-fi et fier de l'être!


La culture rock est truffée d'anecdotes. Il y a même des facultés universitaires qui donnent à ce vaste monde ses lettres de noblesses en bâtissant des programmes autour de ce thème. Mais je ne connais rien de plus réjouissant, à ce propos, que de lancer un fil de discussion sur le forum SteveHoffman.tv, une joyeuse et immense tribu de maniaques de musique de partout à travers le monde qui partagent leur "mélomanie" avec un enthousiasme débridé et dangereusement proche de l'autisme.

Anecdote: écoutant Beggar's Banquet des Stones et savourant sa splendeur sonore (comme je vous l'ai asséné sur mon entrée de blogue précédente), je tiquai néanmoins sur Street Fighting Man, en plein mileu de l'album, un des trois grands hits des Stones cette année-là. Street Fighting Man est tellement lo-fi ! En même temps, cette guitare acoustique agressive et distorsionnée à droite, ce son du bass drum plein et rond à gauche, cette double (triple?) piste des voix hyper-compressée, le piano, la sitar et un instrument qui fait comme une corne de brume agressante par-dessus tout le magma en coda, c'est tellement un single rock dans toute sa verve, son côté rageur, son côté coup-de-poing. Street Fighting Man est le premier morceau produit par Jimmy Miller pour les Stones; pourquoi ce son si lo-fi?

Je reviens donc à Stevehoffman.tv. Une fois lancée, le fil de discussion "Street Fighting Man" a généré une trentaine de réponses, toutes intéressantes, et 840 visionnements en un peu plus de 24 heures!! Imaginez ça! Assemblée de cinglés éduquant leur petit dernier... Digression sur le rôle réel de Brian Jones dans ce qui fut son dernier album. Sur le son de batterie dans Parachute Woman. Sur les parties de guitare enlevantes de Keith Richards sur Stray Cat Blues. Et dans le lot, la réponse: pourquoi Street Fighting Man sonne aussi mal... et aussi bien en même temps...
Street Fighting Man was all acoustics. There's no electric guitar parts in it. (Even the high-end lead part was through) a cassette player with no limiter. Just distortion. Just two acoustics, played right into the mike, and hit very hard. There's a sitar in the back, too. That would give the effect of the high notes on the guitar. And Charlie was playing his little 1930s drummer's practice kit. It was all sort of built into a little attaché case, so some drummer who was going to his gig on the train could open it up - with two little things about the size of small tambourines without the bells on them, and the skin was stretched over that. And he set up this little cymbal, and this little hi-hat would unfold. Charlie sat right in front of the microphone with it. I mean, this drum sound is massive. When you're recording, the size of things has got nothing to do with it. It's how you record them. Everything there was totally acoustic. The only electric instrument on there is the bass guitar, which I overdubbed afterwards.
-Keith Richards, 1977
Ah les années '60: formidables! Imaginez les Stones enregistrant sur un petit cassette deck aujourd'hui. Not a chance!

Au fait, pour les amateurs de mono, sachez que Beggar's Banquet en mono est un "fold-down" de la version stéréo, exceptée deux pièces, qui ont leur propre mixage mono, et ce sont évidemment les deux singles: Sympathy for the Devil et Street Fighting Man. Ces deux versions n'existent pas en CD... mais... Mais vous trouverez un mixage mono alternatif de Street Fighting Man, qui fut pour un temps très court la version single US, sur le triple SACD Singles Collection, que j'écoute ne ce moment... et qui donne à la version stéréo des allures de disque de démonstration hifi, c'est tout dire. Presque pas écoutable... Mais quel single!

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