samedi 27 octobre 2007

Reverb digital vs reverb analogue: on s'ennuie des années '70



Expérience d'écoute tout à fait singulière hier soir:

- d'abord, L.A. WOMAN, le dernier disque des Doors, 1970, édition DCC. Les Doors ont fini leur course en beauté avec ce disque inquiet et décadent, nourri de blues et qui se conclut sur l'éthéré Riders on the Storm. Une écoute captivante, "involving", émouvante, où on perçoit très bien dans l'interprétation de Jim Morrison son déclin physique qui s'accélère. Sa belle voix de basse casse de plus en plus; c'est un disque qui permet aux autres musiciens des Doors d'arracher un peu du spotlight. Le son est immédiat, chaud, plein...



- je switche à Nothing Like The Sun de Sting, 1987, édition MFSL. Écoutez j'adore ce disque: les musiciens sont écoeurants et Sting atteint des sommets dans son écriture et dans la richesse des arrangements. Mais mais mais... bon sang... ce disque-étalon de la musique enregistrée DDD des années '80 ne tient pas la route, soniquement, tellement que ça en fait pitié.



Le saxophone de Branford Marsalis doit franchir des murs de digital processing, de reverb artificiel et de je ne sais quoi encore pour se rendre jusqu'à moi; les choeurs semblent s'être réfugiés dans une autre pièce, le snare sonne affreusement synthétique et il n'y a pas d'air entre les instruments... C'est beau, c'est parfait et c'est aussi inanimé qu'un galet sur la plage.

Pour moi, de juxtaposer ces deux disques qui, tous deux, présentent des musiciens au sommet de leur art dans des éditions audiophiles est une illustration sonore presque choquante de la perversité cachée des progrès technologiques.

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