Poetry and music are for those with straight connections between ears, eyes, heart, and gut. (Diane Dorr-Dorynek)
dimanche 11 juillet 2010
Vélo dans la canicule, Arthur H et Jonsi en sono
C'était une ride délicieuse au couchant. Point de départ: le magnifique petit village de Mystic, niché dans un coin retiré près de Bedford. Sur la sono, une drôle de bibite: le premier disque solo de Jonsi, chanteur de Sigur Ros.
Je ne connais pas beaucoup les Islandais Sigur Ros. Je les assimile au courant post-rock, genre Godspeed U Black Emperor, en version plus légère, plus lumineuse. À cause, entre autres, de cette voix elfique étrange de Jonsi.
Les Islandais sont des drôles de moineaux paraît-il, vivant des journées de plusieurs mois, férus d'art la nuit, de plein air le jour. Ça ne peut créer que des esprits libres, à la Björk, pour moi l'artiste majeure des 20 dernières années en musique pop. Eh bien, à l'écoute de son disque, on ne peut que conclure que JONSI est aussi un esprit libre, vivant carrément sur une autre planète.
Son premier disque est un curieux mélange de batterie à l'avant, martelant les rythmes, de cette voix falsetto forte et d'arrangements tantôt flyés, tantôt grandioses. On croirait par moments un Hobbit monté sur ressorts, avec un côté sucré halluciné, et par moments un volcan en lente éruption, comme dans le sublime Tornado.
Je vous dis pas l'effet de cette musique sur une petite route de campagne vallonnée, avec le soleil couchant qui vous aveugle et un héron perché là-haut sur son arbre, qui regarde pensivement St-Armand et qui se demande à quoi peut bien penser Foglia à cette heure-là.
Une fois l'effet de surprise des deux premières pièces passées, on se laisse gagner par cet univers singulier, qui ne semble référer à rien d'autre qu'à ses propres lois. Jonsi n'est pas facile à prendre au premier abord. Et il est inutile de l'écouter sur une chaîne haute-résolution, le mastering ayant opéré un petit massacre sonore. Mais c'est un créateur pop en train de jeter les bases d'un son si singulier que vous pourriez bien le mettre en boucles pour les moments ultra-lumineux.
Et il vous faudra que je vous parle de Mystic Rhumba, le bien-nommé disque solo piano-voix de Arthur H, dédié à Llhasa, que j'écoute en quittant Mystic (ce qui n'était pas du tout planifié) et qui, dans ses 4 premières pièces, touche trois fois au sublime... Ce diable d'homme, ce saltimbanque de l'émotion, ce Tom Waits dégingandé et si français, peut parfois trop en mettre, parfois trop nous la jouer bizarre. Mais quand il nous fait un Nancy et Tarzan, un Bo Derek, quand il chante les femmes, la beauté, de sa voix rauque un peu tout croche, seul au piano, dans un château plein de chandelles et pensant à notre dolorosa disparue (conditions réelles d'enregistrement du disque paraît-il), ben que voulez-vous, c'est si beau que j'en ai le coeur qui se serre et que je chante (très faux et très fort) par-dessus. Je suis ton Tarzan, ton Zorro, ton cow-boy, ton zéro, ton grigi, ton bad boy, ton Spider-man, oui, Nancy...
Et dans ce cas-ci, le son est fantastique Audiophile.
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Intéressant ce travail en solo de Jonsi :-)
RépondreEffacerperso, je ne mettrais pas Sigur Ros dans la même catégorie que GY!BE (qui est vachement plus dramatique et moins éthéré-pop)